Le fondateur de Telegram face à la justice Française
Fondée en 2013, la messagerie, qui a toujours affirmé respecter les lois européennes, s’était engagée depuis ses débuts à ne jamais dévoiler d’informations sur ses utilisateurs. Les règles précédentes ne prévoyaient ainsi une collaboration avec la justice que dans le cas où un utilisateur était déclaré « suspect d’activités terroristes » par un tribunal.

Que s’est-il passé ?
Arrêté fin août 2024 en France, Pavel Durov a été mis en examen pour de nombreuses infractions liées à son application de messagerie et il a l’interdiction de quitter le territoire français. Dans un long message sur sa plateforme, début septembre, le milliardaire de 39 ans a jugé « surprenant » d’être tenu responsable du contenu publié par d’autres personnes. Il a toutefois reconnu que la forte hausse du nombre d’utilisateurs de Telegram – qu’il évalue à 950 millions dans le monde – avait généré une situation ayant « permis aux criminels d’abuser plus facilement de notre plateforme ».
(source: tf1info.fr)

Quelles en sont les conséquences ?
La société a récemment annoncé une modification majeure de sa politique de confidentialité en acceptant de partager les données des utilisateurs avec les autorités sous certaines conditions. Cette décision représente un virage significatif dans l’histoire de la plateforme, autrefois bastion de la confidentialité.
L’un des points les plus marquants de cette annonce est que Telegram collectera et partagera des informations qui étaient jusque-là protégées. Parmi les données concernées, on trouve :
- Des métadonnées, telles que l’historique des changements de nom d’utilisateur, les types d’appareils utilisés ou encore les versions de l’application employées.
- Les adresses IP, permettant de localiser l’utilisateur avec une grande précision.
- Les numéros de téléphone, souvent essentiels pour identifier formellement un individu.
(source: leptidigital.fr)
En France, Telegram affirme avoir répondu à 4 demandes judiciaires au premier trimestre 2024, contre 673 pour le dernier. Sur les six premiers mois de 2024, à l’échelle mondiale, Telegram a délivré « des informations d’identification (…) concernant plus de 10 000 utilisateurs », a assuré M. Durov.
(source: lemonde.fr)

Un dilemne universel…
La situation actuelle met en lumière un dilemme universel : comment concilier la sécurité publique et la protection de la vie privée ? Pour Telegram, la coopération accrue avec les autorités répond à une pression réglementaire et judiciaire sans précédent. Cependant, ce pivot stratégique n’est pas sans risques.
Les défenseurs des droits numériques rappellent que l’accès aux données sensibles des utilisateurs pourrait ouvrir la porte à des abus. Dans certains pays, des gouvernements autoritaires pourraient exploiter ces mesures pour réprimer les opposants politiques ou surveiller les journalistes. Telegram se trouve donc face à une obligation morale : s’assurer que les données fournies ne soient pas utilisées à des fins contraires aux droits humains.
(source: zataz.com)